[TRACES 2016] Figures de migrants d’hier et aujourd’hui : de l’Afrique vers l’Europe et de l’Europe vers l’Afrique 4 novembre 2016

[TRACES 2016] Figures de migrants d’hier et aujourd’hui  : de l’Afrique vers l’Europe et de l’Europe vers l’Afrique 4 novembre 2016

Une table ronde enrichissante !

Dans le cadre du Forum TRACES – Histoire, Mémoires et Actualité des Migrations dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui se déroule du 2 novembre au 9 décembre 2016, dont le thème est: « VOUS AVEZ DIT (CRISE
DES) MIGRANTS ? FIGURES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI »

Le Collectif AFRICA50 et l’association A2P Nord-Sud-Sud (Action, Perspective et Prospective Nord-Sud-Sud) ont organisé le vendredi 4 novembre 2016, de 18h30 à 21h, aux Missions Africaines, Salle Brésillac, 150 cours Gambetta, Lyon-7è, une table ronde sur le thème:

FIGURES DE MIGRANTS DANS L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE, HIER ET AUJOURD’HUI

La table ronde a réuni plusieurs  témoins représentant les différentes périodes de l’histoire des flux migratoires, sur les deux versants:

– de l’Afrique vers la France et l’Europe,
– de la France et de l’Europe vers l’Afrique.

C’est Hamza Kuanda qui a tenu le rôle de modérateur, secondé par Jean-Didier Babete également de l’AECAL, il a resitué cette rencontre dans la biennale TRACES

Dans l’ordre, Hamza a passé le micro à Colette Ilunga, Michel Evieux, Christine Adjahi et Sadio Ngaidé, qui ont à la fois bien relevé les difficultés [de l’Afrique vers l’Europe : le froid, l’indifférence des Français, sinon des attitudes racistes] et les opportunités qui leur ont permis de faire société dans notre région ou en Afrique. Même si nous sommes plusieurs à les connaître depuis plusieurs années, chacun nous a révélé des expériences uniques dans son parcours personnel.  On a ainsi appris que Sadio Ngaidé a un diplôme d’infirmier et qu’à son premier emploi en gériatrie à Lyon, il a été choqué du sort que la société réservait aux personnes âgées. Dans son service, il a réussi par l’exemple, la persuasion et la patience à faire que le personnel regarde d’un autre oeil nos anciens et les entoure de plus d’humanité.

Parmi les personnes qui ont ensuite pris la parole, un jeune bourguignon d’origine algérienne a précisé que, tout en gardant ses racines profondes, il est totalement inculturé en Saône-et-Loire au point de mieux connaître la région, son histoire et sa culture que nombre de natifs, puis il a insisté sur cette belle disposition d’esprit de citoyen du monde ouvert aux cultures des autres.

A mon tour, j’ai évoqué mon parcours dans l’enseignement au Mali, en Côte d’Ivoire, en Algérie et au Niger avec, en particulier, deux anecdotes révélatrices des blocages de la société algérienne dans les
années 1983-1985.

Colette Ilunga a repris la parole pour observer qu’à travers ces premiers récits de vie on voit globalement des parcours douloureux de l’Afrique vers l’Europe et des parcours heureux de l’Europe vers l’Afrique.

Plusieurs interventions ont abondé dans ce sens par des situations vécues. Un ancien du Sénégal M. Bodian a raconté son enfance en Casamance où, contrairement à ses deux frères aînés, il n’est pas allé à l’école, mais est devenu berger des troupeaux de la famille. Son désir d’aller à l’école a été si fort que, même chassé de la maison par son père, il est allé chez un oncle qui l’a soutenu pour l’inscrire à l’école primaire [échec au certificat primaire pour un 0 en orthographe ! – Même mésaventure au BEPC, mais réussite l’année suivante en tant que candidat libre – baccalauréat – plusieurs filières dans la formation professionnelle avant de décrocher un diplôme universitaire].

Sandy Asaré a raconté son arrivée en France dans les années 1980 avec cet obstacle majeur de la langue française peu maîtrisée, insistant sur les différences d’attitudes envers les étrangers de la part des Anglais et des Français. Elle a aussi relevé que, depuis son arrivée, elle voit le
racisme prendre une place de plus en plus inquiétante ici. A contrario, Aïssata Bass a dit que dès son entrée à l’école en France elle s’est tout de suite entendue avec ses camarades de classe, les unes et les
autres allant dans la famille des autres et que c’est à l’âge de 18 ans qu’elle a ressenti le racisme. Le séjour professionnel d’un an à Ouagadougou et les productions NAAKA de Quentin ont retenu toute
l’attention des personnes présentes. A 21 heures 50, il a fallu arrêter et Christophe a dit un mot d’AFRICA 50.

La conclusion générale de ces échanges faits de sincérité et d’écoute bienveillante est qu’il nous faut continuer d’une façon plus informelle avec les enfants, les adolescents, les travailleurs et les étudiants
pour qu’ils s’expriment eux aussi.

Jacques Lyant

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