[LITTERATURE] Bel hommage rendu à Louis T. Achille en clôture du Filaco 2018 au lycée du Parc en présence du Pr. Elikia Mbokolo (photos et vidéos)

[LITTERATURE] Bel hommage rendu à Louis T. Achille en clôture du Filaco 2018 au lycée du Parc en présence du Pr. Elikia Mbokolo (photos et vidéos)

En présence de Pascal CHARPENTIER, Proviseur du Lycée du Parc  de Guy BERNARD, Président de la Fondation du Lycée du Parc de Jean-Dominique DURAND, Adjoint à la Mairie de Lyon, Chargé du Patrimoine, de la Mémoire, des Anciens Combattants et des Cultes représentant Gérard COLLOMB, Maire de Lyon Avec la participation exceptionnelle du Pr Elikia MBOKOLO, Agrégé d’Histoire  ancien khâgneux au Lycée du Parc, étudiant de Louis Thomas ACHILLE, Agrégé d’Anglais  

Cette seconde Biennale littéraire du Collectif Africa 50  a été organisé par trois associations du Collectif : l’Association des Nigériens et Amis du Niger en Rhône-Alpes et Auvergne  , l’Association Do Massé France et Les Amis de la Présence Africaine à Lyon  , notamment Michel EVIEUX, Agrégé ès Lettres Classiques, ancien collègue de Louis Thomas ACHILLE  et maître de cérémonie de cette soirée.

« Let my people go » “I will walk on my own legs” “Go tell it on the mountains”

En ouverture, prennent place huit membres du Park  Glee Clubde Lyon sous la direction de Guillaume COLLET qui chantent avec ferveur « Let my people go », puis en milieu desoirée “I will walk on my own legs”, negro spiritual composé en 1956 par LouisThomas ACHILLE en hommage à Rosa Parks et en final « Go tell it on mountains ».

L’excellence au Lycée du Parc

Pascal CHARPENTIER accueille l’assemblée et présente le Lycée du Parc et ses nombreuses formations en mettant en valeur sa devise inscrite sur la tribune « Excellence, Tradition, Humanisme ». Il évoque le 100ème anniversaire de l’établissement en 2014 . A sa suite, Guy BERNARD précise les quatre axes d’action de la Fondation du Lycée du Parc : Ouverture sociale, Ouverture internationale, Patrimoine et cadre de vie, Excellence et humanisme.

La Ville de Lyon reconnaissante à Louis Thomas ACHILLE

Au nom de la Ville de Lyon, Jean-Dominique DURAND retrace le parcours de Louis Thomas ACHILLE, particulièrement son engagement humain et social guidé par sa profonde spiritualité chrétienne avec  les Compagnons de Saint-François. Ceux-ci sont fondés en 1927 par Joseph FOLLIET et l’abbé allemand Franz STOCK avec qui Louis Thomas ACHILLE nouera une amitié féconde . EN 1931, Louis Thomas ACHILLE écrit la préface du 1er numéro de La Revue du Monde Noir . En avril 1966, il anime à Dakar le  1er  Festival Mondial des Arts Nègres avec Léopold Sédar Senghor, AiméCésaire, Félix  Houphouët-Boigny et tant d’autres penseurs et artistes Rétrospective par les Editions Présence Africaine  . Un autre événement marquant où est honoré Louis Thomas ACHILLE est le banquet du 100ème anniversaire des « khâgneux »   célébré au Lycée du Parc le lundi 15 décembre2001. Gérard COLLOMB y prononce le discours inaugural  devant un parterre d’éminents invités, dont son directeur de stage d’agrégation Michel EVIEUX. Avec lyrisme,  le Maire de Lyon rend aussi longuement hommage à la pensée et à l’influence de son professeur de philosophie Jean LACROIX . Jean-Dominique DURAND rappelle qu’il est lui-même à l’origine del’attribution d’une rue Louis Thomas ACHILLE par la Ville de Lyon à la Confluence dans le 2ème arrondissement. A cette occasion, L’Epicerie séquentielle a édité le n° 43 des Rues de Lyonsur Louis Thomas ACHILLE .

Le khâgneux ElikiaMBOKOLO aux prises avec le poète Percy Bysshe SHELLEY 

La parole est au Pr Elikia MBOKOLO. D’emblée, il raconte le déroulement du premier cours donné par son professeur Louis Thomas ACHILLE, agrégé d’anglais depuis 1946. Pendant un mois, celui-ci  a procédé pour ses étudiants de khâgne à une étude savante du poème « Ode to the West wind » [1819] du poète anglais SHELLEY . Quel casse-tête pour l’étudiant MBKOLO et ses camarades qui n’y comprenaient goutte ! Louis Thomas ACHILLE resta ferme et leur demanda d’apprendre le texte par cœur. Devant l’auditoire séduit, Elikia MBOKOLO récite le début du poème avec un plaisir évident. Il précise que cet épisode l’a convaincu de maîtriser parfaitement la langue anglaise pour pouvoir donner ensuite des conférences de haut niveau dans les pays anglo-saxons et aux Etats-Unis. Il loue les qualités pédagogiques de chacun de ses professeurs au Lycée du Parc et se rappelle avec humour la petite heure de latin le matin et la petite heure de grec le soir qui rythmaient chaque journée des étudiants et qu’il pratique encore aujourd’hui où qu’il se trouve dans le monde.

La famille ACHILLE garante de la mémoire de Louis Thomas

Michel EVIEUX invite Jean-Louis, fils aîné de Louis Thomas ACHILLE, à expliquer comment la famille ACHILLE est unie pour perpétuer l’action de leur père par la collecte et la diffusion d’archives encore inédites. Jean-Louis indique qu’il est le « webmaster » du site www.louisthomasachille.com déjà très fourni. La principale tâche en cours concerne le « Negro-spirituals,Lyon », centre de documentation sur la musique sacrée afro-américaine,fondé en 1990 par Louis Thomas ACHILLE. « Riche d’un abondant corpus de partitions, recueils, disques de negro spirituals amassés pendant son séjour américain, ce fonds, d’abord hébergé au Lycée du Parc, sera prochainement déposé dans le fonds de la Bibliothèque Centrale de la Part-Dieu » [Dominique ACHILLE,page 73, in « Le Lycée du Parc, 100 ans d’Histoire »] et deviendra ainsi accessible aux chercheurs et au grand public. A cet égard, le témoignage                  du Père Christian DELORME le 25 juin 2018 est éclairant : « Une précieuse présence invisible » .

Le Collectif AFRICA 50 et la 2ème Biennale du FILACO

Christophe AMANY, Coordonnateur principal du Collectif AFRICA 50, fait un rapide historique en rappelant que le Collectif a été créé en 2010 à l’Hôtel de Ville de Lyon pour le Cinquantenaire de l’indépendance de la plupart des pays africains francophones . La Mémoire est un des thèmes majeurs du Collectif avec l’hommage annuel rendu le 18 juin aux Tirailleurs africains massacrés par les nazis à Balmont Lyon 9ème, hommage rendu chaque 1er novembre aux 350 soldats africains enterrés à la Nécropole Nationale de la Doua à Villeurbanne , hommage rendu chaque 11 novembre à Chasselay aux Tirailleurs africains massacrés par les troupes allemandes les 19 et 20 juin 1940 . C’est aussi chaque 10 mai la Journée Nationale des Mémoires de la Traite de l’Esclavage et de leurs Abolitions avec l’autorisation de la Mairie de Villeurbanne d’ériger en 2019 une stèle commémorative dans le Parc des droits de l’homme L’axe culturel est notamment illustré pendant la semaine nationale du goût par SAGALY Saveurs et Gourmandises Africaines à Lyon . Dans le cadre d’ONLY AFRICA 2018 piloté par le Grand Lyon, le Collectif Africa 50 a co-organisé la conférence sur le digital en Afrique le 15 novembre .

Jacques LYANT, chargé de mission Culture, lit une communication de Christine ADJAHI retenue au Bénin pour le 10èmeanniversaire du FICOP – Festival International du Conte et de la Parole www.domasse.com : « Vous comprenez bien qu’étant l’une des initiatrices du FILACO au sein du Collectif AFRICA 50,il était normal que je sois à côté de mes co-équipiers pour cette grande fête.Pardonnez-moi cette involontaire et regrettable absence. Je serai présente par la pensée et très attentive au compte-rendu. » Jacques LYANT enchaîne : « Chaque année depuis notre création en 2010, trois associations s’unissent pour organiser des événements culturels complémentaires à destination des publics de l’agglomération lyonnaise et de la Région Rhône-Alpes. Notre ambition est d’encourager et de faire connaître le foisonnement de la vie culturelle africaine par ses écrivains, ses conteurs,ses illustrateurs et ses éditeurs. Pour l’heure, nous invitons des auteurs africains résidant en France et des auteurs régionaux dont les œuvres ont un rapport étroit avec l’Afrique, les Caraïbes et l’Océan Indien. Quand nos moyens le permettront, nous inviterons ceux et celles qui résident en Europe e tau-delà des mers. Nous diversifions l’offre par les Découvertes littéraires qui mettent en valeur les œuvres de nouveaux auteurs ou d’écrivains confirmés. Par exemple le 11 février 2017, nous avons invité à la Librairie Terre des livres Jean-Yves LOUDE, Viviane LIEVRE, célèbres ethnologues et écrivains résidant enBeaujolais etleur complice Christian EPANYA, illustrateur . En 2016 avec le photographe Hervé NEGRE, Jean-Yves LOUDE et Viviane LIEVREont fait don au Musée des Confluences des documents, vêtements, mobiliers etphotographies provenant de leur premier séjour chez les Kalash au nord-ouest duPakistan. L’exposition durera jusqu’au 1er décembre 2019 au Musée des Confluences  . En2015, nous avons lancé la 1ère Biennale du FICOP – FestivalInternational du Conte et de la Parole et en 2017 les Palabres Poétiques à Lyon.

Afin de consolider nos compétences, nous avons tissé les premiers liens avec le Carrefour des Cultures Africaines, 150 cours Gambetta  , la Caravane des cinémas d’Afrique   , le Magnifique Printemps    , Les Assises Internationales du Roman   , l’Université Lyon 2 , Le Réseau Traces Migrations  et le Musée des Confluences.

Notre grand projet concerne le Festival de la correspondance de Grignan  avec « Lettres d’Afrique, des Caraïbes et de l’Océan Indien » illustrées du savoir-faire d’artistes d’Afrique et de notre Région : défilé de mode, concerts de musique,exposition de peintures, festival de contes. »

 Intervention du  Pr Elikia MBOKOLO  en vidéo (41 min)

Une vie au service de l’Afrique et de la paix

Le Pr Elikia MBOKOLO revient à la tribune et retrace l’itinéraire de sa vie qu’il s’apprête à écrire. Il dit en substance :« Je suis né le 23 décembre 1944 à Léopoldville sous colonisation belge. Nous ne connaissions rien du reste de l’Afrique et d’Haïti. En 1961, Patrice Lumumba est assassiné et ma famille décide de partir pour Lyon. Avec un compatriote, je suis inscrit en classe de 3ème au Lycée Ampère Saxe.Je m’insurge en déclarant que ma place est en classe de Seconde. Lors de la remise des copies d’une version latine, le professeur dit qu’une traduction mérite 23 sur 20. Je suis alors inscrit en classe de Seconde au Lycée Ampère Bourse. Les études marchent bien. Un professeur agrégé, en des termes assez crus, me conseille de viser une carrière internationale très rémunératrice où je pourrai tomber les cœurs. Après le baccalauréat, ce sont les classes de khâgne au Lycée du Parc où je bénéficie des enseignements du Pr Louis Thomas ACHILLE. C’est ensuite l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm où j’obtiens mon agrégation en Histoire. Je me lance dans des études de sociologie et entreà l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales  . Je me marie et nous sommes maintenant grands-parents. En 1994, je suis producteur de l’émission « Mémoire d’un continent sur Radio France Internationale. Et puis, pour renouer avec mon pays, je demande un poste d’enseignement à l’Université Lovanium de Kinshasa qui dépend encore de l’Université catholique de Louvain en Belgique. Problème d’équivalence de diplômes, ceux que je présente n’entrent pas dans les critères. En 1995, je repose ma candidature à l’Université de Kinshasa et je suis enfin admis à y enseigner . Mes publications vont bon train. En 1995 aux éditions UNESCO, paraît« L’Afrique entre l’Europe et l’Amérique : la place de l’Afrique dans la rencontre des deux mondes ». En France, les historiens s’attachent trop à l’Histoire factuelle par les grands hommes. Je suis partisan de l’Histoire longue à l’honneur chez les Anglais, l’Histoire des peuples et des mentalités,qui puise aux sources des croyances, de l’ethnographie et de la sociologie.

Et là, je rejoins le rayonnement international du Pr LouisThomas ACHILLE. Au cours de mes recherches, j’ai découvert l’étonnante fécondité littéraire entre les deux familles martiniquaises ACHILLE et NARDAL   , notamment avec les sœurs Paulette et Jeanne NARDAL, précurseuses de la Négritude avant Césaire, Senghor et Damas. Paulette écrivait en 1960 : « Césaire et Senghor ont repris les idées que nous avons brandies et les ont exprimées avec beaucoup plus d’étincelles, nous n’étions que des femmes ! Nous avons balisé les pistes pour les hommes. »  Vraiment, je considère Louis Thomas ACHILLE comme un héros de l’Histoire, le héros qui fait le lien entre les cinq continents. Il est nécessaire qu’un jeune historien africain, je suis trop âgé maintenant, écrive cette saga humaine toute entière tournée vers la rencontre des cultures et la paix entre les peuples. »

Rendez-vous est donc pris pour cette publication sur le rayonnement international du Pr Louis Thomas ACHILLE et pour les Lettres d’Afrique, des Caraïbes et de l’Océan Indien au Festival de la correspondance de Grignan sous le parrainage du Pr Elikia MBOKOLO   

JacquesLYANT
jacqueslyant@free.fr

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